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14 août 2016 7 14 /08 /août /2016 07:24

Les Baleines

J’ai réservé une croisière en zodiac pour être dans un petit bateau rapide, avec 12 personnes maximum, et pour pouvoir se sentir au plus près de l’eau et de ces gentils monstres marins.

On nous a prévenus qu’il fait très froid sur la mer, l’eau étant à 4°. Nous avons mis de grosses chaussettes, un pantalon, un sweat-shirt, une doudoune, et des gants. Sur place, on nous fait enfiler un bonnet de laine ( ici, on dit une tuque) une tenue imperméable, avec un grand pantalon jaune, et une énorme veste avec capuche qui permet la flottaison en cas de chute dans l’eau. Angel a un gilet de sauvetage en plus, comme tous les enfants. Mais je lui dis que son meilleur gilet de sauvetage en cas de naufrage, ce serait moi, qui me jetterais à l’eau et le sauverais s’il se passait quelque chose. Il me croit sur parole, « ma mère, cette héroïne ! ». C’est tellement beau cette confiance qu’a un enfant envers ses parents. Et tellement magique aussi ce sentiment d’être capable d’être plus fort que tout pour sauver son enfant d’un danger.

Plusieurs zodiacs partent. Il est 9h, et nous sommes les premiers à naviguer sur le fleuve avec les 5 autres zodiacs de notre compagnie. Nous remontons le fleuve vers Tadoussac, car c’est le lieu préféré des baleines qui viennent s’alimenter. Dans le Saint-Laurent, il y a un canyon sous-marin d’une profondeur de 400 mètres. Arrivé à la hauteur de Tadoussac, la profondeur se réduit considérablement, formant une paroi verticale énorme. Les poissons sont comme pris au piège dans cette sorte d’impasse sous l’eau, et les baleines n’ont plus qu’à ouvrir leur gueule pour avaler des tonnes de nourriture.

Il y a deux sortes de baleines, les baleines à dents et les baleines à fanons. Pour ces dernières, les fanons servent de passoire pour ne laisser ressortir que l’eau en gardant les poissons dans la gueule.

Notre capitaine , qui a un fort accent parfois difficilement compréhensible, nous fait un cours sur les baleines, et les différentes espèces que nous pouvons rencontrer, le petit rorqual, le rorqual commun, le grand rorqual appelé la baleine bleue, la baleine à bosse, les dauphins, les marsouins, etc.

Tout-à-coup, nous voyons au loin un geyser sur la mer ! Une baleine ! Puis, nous voyons plusieurs jets d’eau ! Nous sommes tous impatients, et nous écarquillons les yeux pour mieux voir. Au fur et à mesure que nous nous approchons, nous entendons le bruit des souffles des baleines, accompagnant le geyser de leur respiration. La première baleine que nous voyons sortir de l’eau nous met tous dans un état d’excitation de gosses ! Deux petits rorquals viennent vers nous, et plongent juste avant notre zodiac. Nous retenons notre souffle, et cherchons leur réapparition. En fait, ils sont passés sous notre bateau, et ressortent de l’autre côté, sans trop de vagues !

Puis, nous assistons à une chasse menée par des grands rorquals. Ils s’organisent à plusieurs pour rassembler un banc de poissons. On voit ces énormes baleines plonger plus bruyamment, avec force jets d’eau. Elles se déplacent très vite, c’est très impressionnant.

Par moments, nous voyons des têtes de phoques sortir de l’eau, près de notre bateau. On dirait des chiens, avec leur bonne bouille !

Nous voyons aussi des marsouins, qui ressemblent beaucoup à des dauphins. Mais des dauphins, toujours pas ! Il me reste ce rêve à réaliser !

Nous voyons une bonne vingtaine de baleines pendant les 2 heures de notre croisière. La plupart du temps, on ne voit que leur dos, et leur nageoire dorsale, lorsqu’elles sortent pour respirer. Leurs ondulations sont très douces, et sans vagues. Et à quelques reprises, nous voyons leur gueule et leur ventre lorsqu’elles plongent sur le côté. Les photos sont difficiles à prendre, et après quelques clichés, je préfère prendre en photo ave mes yeux pour bien ancrer ce moment incroyable dans mes souvenirs !

L’après-midi, nous allons nous promener en bord de mer, au Cap de Bon-Désir. Nous pique-niquons sur les rochers, avec une vue magnifique sur la mer et des baleines qui passent à une cinquantaine de mètres de nous ! Des phoques nagent, eux aussi, non loin du bord.

Un guide-naturaliste propose une activité aux familles désireuses de découvrir le milieu du Saint-Laurent. Nous sommes à marée basse, et les rochers ont emprisonné des petites mares d’eau de mer. On nous munit de récipients, et on nous donne la consigne de rapporter des spécimens d’êtres vivants évoluant dans ces mares d’eau salée. Angel et moi allons donc à la pêche et à la cueillette, pendant que JJ fait sa sieste au soleil. Au bout d’1/4 d’heure, nous mettons en commun nos trouvailles : des crevettes grises, des oursins, des moules, des coquillages, des algues, des anémones, etc. Le guide est passionnant dans ses explications ! Voici un cours de SVT qui captiverait une classe entière à coup sûr !

Après cette activité, Angel et moi plongeons avec bonheur dans nos romans respectifs, « Percy Jackson », tome 2 pour lui, et « Quelqu’un pour qui trembler » de Le Gardinier, pour moi. Un pur bonheur de lire au son des vagues, et en voyant passer des baleines à côté de temps à autre. Ces silhouettes nous émerveillent toujours autant, même si on s’habitue à leur présence, petit à petit !

Une guide-naturaliste est prévenue par radio qu’un banc de bélugas nage en aval du fleuve, et se dirige vers nous. Angel scrute l’horizon avec ses jumelles, et court prévenir la guide dès qu’il les repère. Il est fier d’être le premier à les avoir vus ! Et commence une longue attente ! Nous ne voyons que des reflets blancs et brillants ressemblant à l’écume des vagues de loin. Angel ne tient pas en place, et court à leur rencontre en sautant de rocher en rocher comme un cabri. JJ et moi le suivons comme nous le pouvons, mais il nous distance très facilement, ce numéro ! Les Bélugas s’approchent. Il y en a une trentaine, ce qui est très rare ! Nous sommes complètement ébahis par leur passage. Elles ondulent avec régularité et souplesse, sans remous, et en silence, tout près du rivage. Leur blancheur immaculée est étincelante dans le soleil. Cela me fait penser à une vision d’Anges des Mers.

Angel est excité au possible, et ne peut pas se résoudre à les laisser filer. Il repart donc en sens inverse en courant et en sautant sur les rochers ! Il les accompagne ainsi sur plusieurs centaines de mètres ! Il pourra dire sans mentir qu’il a couru avec des Bélugas, mais je ne suis pas sûre qu’on comprenne comment courir avec des baleines a été possible !

Sacrée journée, une fois de plus, avec cerise sur le gâteau sur cerise sur le gâteau ! Ce voyage est merveilleux et va bien au-delà de nos espérances ! Une fois de plus, la Nature nous offre ce qu’elle a de plus beau, et nous n’avons qu’à ouvrir les yeux, et à ressentir avec tous nos sens ! Quelques photos pour les souvenirs visuels, quelques lignes pour transcrire les émotions ressenties, mais l’essentiel reste dans nos cœurs reconnaissants ! MERCI !

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